Film britannico-américain de Andrew Haigh avec Andrew Scott, Paul Mescal, Claire Foy, Jamie Bell
À Londres, Adam vit dans une tour où la plupart des appartements sont inoccupés. Une nuit, la monotonie de son quotidien est interrompue par sa rencontre avec un mystérieux voisin, Harry. Alors que les deux hommes se rapprochent, Adam est assailli par des souvenirs de son passé et retourne dans la ville de banlieue où il a grandi. Arrivé devant sa maison d’enfance, il découvre que ses parents occupent les lieux, et semblent avoir le même âge que le jour de leur mort, il y a plus de 30 ans.
Sans jamais nous connaître parle de malaise et de mal-être jusqu’à être très dur, mais il le fait avec élégance : le film n’est jamais cruel envers ses personnages ou envers le public. Les sentiments débordent comme dans le choix de chansons particulièrement expressives, du mélodrame absolu de Frankie Goes to Hollywood (The Power of love) à l’explosion sentimentale des Pet Shop Boys (Always on my mind). Le choix d’artistes et de voix queer n’est pas anodin et souligne cette émotion directe procurée par une chanson pop… Les vieilles chansons queer sont elles aussi des fantômes qui enveloppent Adam. C’est une étreinte étrange, rappelant celle qui unit les personnages de Mysterious skin (Gregg Araki, 2004), autre grand film sur le trauma queer qu’Andrew Haigh cite ici le temps d’un plan marquant. Ample et ambitieux, ce film est une merveille qui, simultanément, console et brise le cœur.
Jeudi 4 juillet 2024 – 20h – La Passerelle – durée : 1h45 – VOST