Documentaire français de Nicolas Peduzzi
Hôpital Beaujon, Clichy. Au mépris des impératifs de rendement et du manque de moyens qui rongent l’hôpital public, Jamal Abdel Kader, seul psychiatre de l’établissement, s’efforce de rendre à ses patients l’humanité qu’on leur refuse. Mais comment bien soigner dans une institution malade ?
État limite du service psychiatrique lui-même : un seul médecin psychiatre, secondé par quelques internes et aides-soignants en nombre (très) insuffisant. État limite de l’hôpital public tout entier – pieds nus qui débordent de brancards serrés les uns contre les autres dans une salle d’attente. État limite, enfin, des soignants, et en premier lieu du docteur Abdel-Kader, 34 ans, hors norme, qu’on ne quittera jamais ou presque pendant une heure quarante.
Jamal Abdel-Kader tente de mettre de la réflexion dans un monde, l’hôpital, qui n’a plus sa raison. Il met des mots, précis et soigneux, quand un système lui jette des chiffres à la gueule. Alors qu’en France la santé mentale, en particulier des jeunes, se dégrade terriblement, ce qu’État limite donne à voir du peu de moyens donnés à la psychiatrie est une tragédie. « Ces jeunes qu’on accompagne, on doit les empêcher de se buter. Ils sont en lutte permanente contre la mort. » Lui aussi, et ne gagne pas toujours.
Mardi 18 juin 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h42