Archives : Programmation 2024

Miséricorde

Comédie policière française de Alain Guiraudie, avec Félix Kysyl, Catherine Frot, Jacques Develay, Jean-Baptiste Durand

Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s’installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue…

Le réalisateur opère ici une greffe inouïe entre la tragédie et le burlesque, entre la gravité du scénario criminel et la banalité des corps qui l’incarnent, entre le poids de la culpabilité et la trivialité des élans quotidiens. Il flirte avec le provocant, le dérangeant et le subversif sans s’y vautrer. Il alimente en revanche une savoureuse ambiguïté, une ironie fugace et souvent drôle, un climat de fantastique soft. Catherine Frot apporte sa fausse naïveté dans ce monde d’hommes en proie à leurs secrets, sous les clins d’œil discrets d’Eros et Thanatos.

Vendredi 15 novembre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h43 – Tout public avec avertissement – L’ambiance du film et son histoire sont susceptibles de troubler un jeune public.

Maya, donne-moi un titre

Film d’animation français de Michel Gondry, avec les voix de Pierre Niney et Maya Gondry

Maya et son papa vivent dans deux pays différents. Pour maintenir le lien avec sa fille et continuer à lui raconter des histoires, son papa lui demande chaque soir « Maya, donne-moi un titre ». À partir de ce titre, il lui fabrique alors un dessin animé dont elle est l’héroïne. À travers ces aventures racontées par Pierre Niney, Michel Gondry donne vie à un voyage poétique et amusant qui fera rêver les petits…et sourire les grands.

Marre des histoires de princes et de princesses, de monstres ou de super-héros qui se ressemblent toutes ? Grâce à leur imagination débordante, Gondry père et fille construisent un film composite constitué d’une succession d’aventures non conventionnelles ! Au sein de ces histoires abracadabrantes, dont Maya demeure l’instigatrice et la principale héroïne, tout est permis et tout semble possible tant que les mots peuvent le dire et que le cinéma artisanal est capable de le matérialiser. Ainsi, rien de plus normal que de croiser un avion-oiseau ou un poisson-horloge, un canon à frites capable d’endiguer une marée rouge de ketchup, ou de voir le film rembobiner le cours de l’histoire pour rétablir les dommages causés par une catastrophe naturelle… On retrouve dans ce film, principalement réalisé à partir de papiers découpés et de dessins au trait naïf, le goût du cinéaste pour les univers bricolés, l’humour absurde et le dévoilement des mécanismes de la grande machine à faire des films…

Samedi 9 novembre 2024 – 10h30 – La Passerelle – Durée : 1h01 – à partir de 6 ans

All we imagine as light (VO)

Film indien réalisé par Payal Kapadia, avec Kani Kurusti, Divya Prabha, Chhaya Kadam, Hridhu Haroon

Sans nouvelles de son mari depuis des années, Prabha, infirmière à Mumbai, s’interdit toute vie sentimentale. De son côté, Anu, sa jeune colocataire, fréquente en cachette un jeune homme qu’elle n’a pas le droit d’aimer. Lors d’un séjour dans un village côtier, ces deux femmes empêchées dans leurs désirs entrevoient enfin la promesse d’une liberté nouvelle.

Grand Prix du Festival de Cannes 2024, All we imagine as light prend le temps de chroniquer en détail le quotidien de Prabha et Anu, d’installer une atmosphère, de retranscrire le contexte d’une société pleine de contrastes. Surgit ensuite un élément incongru : un autocuiseur flambant neuf, envoyé à Prabha par son époux absent. Ce simple appareil ménager marque une rupture dans le récit, y intégrant notamment une troisième protagoniste : Parvaty, veuve menacée d’expulsion, invite les deux femmes dans son village natal, au bord de la mer… All we imagine as light se déploie tout en douceur : rien n’y est jamais appuyé ni dramatisé. Payal Kapadia ose la langueur pour s’approcher au plus près de ses personnages, pour dévoiler leurs entraves comme leurs élans, pour révéler ce qui les lie. Sa mise en scène épurée laisse la grâce du moment présent s’insinuer dans le cadre. Ainsi, la dernière séquence – d’une simplicité et d’une beauté bouleversantes – touche au sublime : superbe conclusion d’un film qui l’est tout autant.

Vendredi 8 novembre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h58

Dahomey

Documentaire français de Mati Diop, avec Gildas Adannou, Habib Ahandessi, Joséa Guedje

Novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey s’apprêtent à quitter Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine, devenue le Bénin. Avec plusieurs milliers d’autres, ces œuvres furent pillées lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892. Mais comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Tandis que l’âme des œuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiants de l’université d’Abomey Calavi.

Mardi 29 octobre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h08 – Projection suivie d’un temps de rencontre avec Camille Romeggio, conservatrice-restauratrice d’objets ethnographiques, spécialisée sur les collections d’Afrique de l’Ouest et plus spécifiquement du Bénin. La discussion permettra de revenir sur les questions de restitution du patrimoine culturel africain ainsi que sur les enjeux associés au sein des domaines de la conservation du patrimoine.

Silex and the city, le film

Film d’animation de Jul (I) et Jean-Paul Guigue,
avec les voix de Guillaume Gallienne, Clément Sibony, Frédéric Pierrot

Dans une préhistoire condamnée à ne jamais évoluer, un père et sa fille en conflit vont bouleverser la routine de l’Âge de pierre. Après un aller-retour dans le futur, ils ramènent accidentellement l’équivalent d’une clé coudée Ikéa qui va enfin déclencher l’Évolution, pour le meilleur et surtout pour le pire.

Silex and the City, récit philosophique et désopilant de l’âge de pierre qui parle en réalité de notre époque, arrive sur le grand écran après une remarquable carrière en bande dessinée et une adaptation sur Arte. La simplicité naïve du dessin est compliquée par une redoutable propension au calembour et au registre référentiel. Autant dire que la fantaisie est aux commandes et qu’il n’y a qu’à se laisser conduire.

Dimanche 20 octobre 2024 – 17h30 – La Passerelle – Durée : 1h20 – à partir de 12 ans

L’enfant qui voulait être un ours

Film d’animation franco-danois de Jannik Hastrup

Poursuivi par une meute de loups, un couple d’ours blancs court à perdre haleine sur la banquise. Ils échappent de justesse à leurs poursuivants, mais l’ourse perd le petit qu’elle s’apprêtait à mettre au monde. Maman ours est inconsolable, alors le père s’introduit dans une maison et enlève un nourrisson. Il ramène ce petit à sa compagne. Durant de longues années, celui-ci sera élevé comme un ourson, jusqu’à ce que son père naturel finisse par le retrouver. De retour parmi les hommes, l’enfant est malheureux. Il se prend à souhaiter l’impossible : devenir un ours.

Évoluant dans de superbes décors de glace peints à l’aquarelle, les personnages de ce film d’animation ont une expressivité d’autant plus remarquable qu’ils ne sont dessinés que de quelques traits. Certaines scènes – la mort de l’ourson, les combats avec les loups et les chasseurs – pourront heurter ou attrister les enfants. Mais le récit est mené avec finesse et laisse surtout une grande place à l’imagination du jeune spectateur, qui pourra décider de lui-même si la fin est heureuse ou non. Un corbeau farceur apporte une touche d’humour à ce film émouvant et grave, porté par la musique envoûtante de Bruno Coulais. À voir en famille.

Samedi 19 octobre 2024 – 10h30 – La Passerelle – Durée : 1h18 – à partir de 6 ans

La belle affaire (VO)

Comédie allemande de Natja Brunckhorst, avec Sandra Hüller, Max Riemelt, Ronald Zehrfeld

1990, en pleine réunification complexe des deux Allemagne, les ouvriers d’un même quartier d’ex-RDA se retrouvent sans emploi. Ils découvrent un jour l’emplacement de milliers de billets est-allemands voués à être détruits. Ils ont trois jours pour s’en emparer et convertir l’argent en Deutsche Mark, en montant l’affaire qui changera leur vie.

Cette histoire vous paraît complètement folle ? Figurez-vous qu’elle est vraie ! Le 23 avril 1990, la banque d’État de la RDA décide bel et bien de stocker l’ensemble de ses billets dans un complexe souterrain de tunnels et de galeries. La valeur totale des coupures s’élève à environ 109 milliards de marks RDA, pour un poids total d’environ 3000 tonnes ! Ce n’est qu’en juillet 2001 que l’organisme qui a succédé à la banque d’État est-allemande effectuera un contrôle, qui révélera que des voleurs ont accédé aux tunnels par les conduits d’aération. Combien d’argent a ainsi été récupéré ? On ne l’a jamais su, et on ne le saura sans doute jamais…

Vendredi 18 octobre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h56

Le procès du chien

Comédie française de Laetitia Dosch,
avec Laetitia Dosch, François Damiens, Pierre Deladonchamps

Avril, avocate abonnée aux causes perdues, s’est fait une promesse : sa prochaine affaire, elle la gagne ! Mais lorsque Dariuch, client aussi désespéré que sa cause, lui demande de défendre son fidèle compagnon Cosmos, les convictions d’Avril reprennent le dessus. Commence alors un procès aussi inattendu qu’agité : le procès du chien.

Laetita Dosch réalise son premier film dans lequel elle interprète également le rôle principal, et c’est une réussite parce qu’il lui ressemble : délirant, foutraque, drôle, plein d’autodérision, émouvant, militant et d’une grande originalité. Mené tambour battant, Le Procès du chien est un drôle de film et un film très drôle, qui s’approprie avec beaucoup de culot et de légèreté les codes du film de procès pour les dynamiter et inventer un récit parallèle où s’entrechoqueraient dans un joyeux bazar l’univers de Quentin Dupieux et celui d’Albert Dupontel, un soupçon d’humour potache façon caméra cachée (la présence de François Damiens n’y est pas pour rien) et quelques considérations existentielles très sérieuses dignes d’une épreuve de philosophie du baccalauréat.

Vendredi 4 octobre 2024 – 20h30 – en plein air si le temps le permet, place Bancel, sous la « Lune des 50 ans du Parc du Pilat« – repli possible à La Passerelle… s’il neige ou s’il fait vraiment trop froid ! – Durée : 1h25

Le groupe Octobre

Séance spéciale « 1 an de l’Espace Michèle Bernard »

Les colporteurs du front populaire, le groupe Octobre, documentaire de Michel Van Zele (1986)

L’association Cinémolette fête le 1er anniversaire de l’Espace Michèle Bernard avec un film de 1986 pour lequel la chanteuse a composé quelques musiques. Ce documentaire est une expérience télévisuelle atypique inscrite dans l’histoire du mouvement social, autour de Jacques Prévert et ses amis chanteurs comédiens du Groupe Octobre. Interviewés plus de 50 ans après sa disparition, des artistes ayant participé au groupe Octobre évoquent la vie du mouvement, de sa naissance en 1934 à son éclatement avec la déclaration de guerre, et rappellent le lien entre les créations artistiques du Groupe et ses convictions politiques…

« Octobre va pratiquer en même temps le court métrage, la chanson et bien sûr le chœur parlé, genre de prédilection de tous les groupes d’intervention de l’époque, ceux par exemple qui sont regroupés dans la Fédération du Théâtre ouvrier de France. En même temps, il est à l’époque difficile de considérer d’un même regard le double danger que représentent les deux puissances consommatrices d’hommes de l’époque, l’Allemagne nazie et l’URSS de Staline, qui feront alliance en 1939. Le groupe Octobre veut croire que le grand soir est pour demain, et même s’il n’est pas composé de prolétaires, c’est autour de la figure de l’ouvrier révolutionnaire qu’il compose son répertoire tour à tour émouvant et joyeux. Quand le groupe se dissoudra en 1936–1937, beaucoup de ses membres ne croient plus en des lendemains joyeux et Prévert n’est pas parmi eux le moins lucide. » – France Inter

« Si l’aventure du Groupe Octobre n’a duré que quatre années, elle a marqué l’histoire de la culture populaire de notre pays. Inspiré par ce que faisait en Allemagne Erwin Piscator avec son théâtre prolétarien, le groupe fut fondé en 1932 par des artistes sympathisants ou membres alors du Parti Communiste, comme Raymond Bussières. Jacques Prévert, qui les rejoindra très vite, deviendra l’âme du Groupe Octobre. Dans l’effervescence politique et sociale de ces années, participant à l’élan qui mènera à la victoire du Front Populaire, de l’usine à la rue en passant par les meetings, avant et pendant les grandes grèves de 36, le Groupe Octobre pratiqua l’Agitprop partout où le contact direct avec la classe ouvrière pouvait être établi. Avec les moyens du bord, beaucoup d’inventivité, dans une ambiance de joyeuse camaraderie, il proposait des interventions contestant l’ordre social établi. Caricaturant la bourgeoisie, sa morale et sa cupidité, lui opposant les valeurs d’un prolétariat surexploité, ces spectacles étaient fortement imprégnés de pacifisme et d’internationalisme. » – France Culture

Dimanche 29 septembre 2024 – 17h30 – La Passerelle – Durée : 1h29 – Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur, puis de quelques chansons de l’époque chantées en direct par Michèle Bernard- entrée libre

Tehachapi

Documentaire franco-suisse de JR

Les Etats-Unis représentent 4,2% de la population mondiale et 20% des détenus dans le monde. En octobre 2019, l’artiste JR obtient l’autorisation sans précédent d’intervenir dans l’une des prisons de haute sécurité les plus violentes de Californie : Tehachapi. Certains détenus y purgent des peines à perpétuité pour des crimes commis alors qu’ils n’étaient que mineurs. À travers son projet de fresque, JR rassemble les portraits et les histoires de ces hommes, offrant un regard différent sur le milieu carcéral et apportant un message d’espoir et de rédemption possible..

« Dans le sillage de son travail photographique, entre sociologie et geste conceptuel, JR (Face2Face, Inside Out, Visages Villages) donne à voir les visages de prisonniers américains ostracisés et signe ici l’un de ses films les plus politiques, à la fois critique du système carcéral et éloge du pardon […] Tehachapi est un documentaire précieux sur les plaies qu’on colmate par l’art, l’ostracisme social qu’on combat par le renouvellement de l’identité. Dans un monde de plus en plus divisé, où chacun possède sa propre vérité, et où le dialogue semble parfois impossible, comment l’art peut-il changer les choses, telle est la question ! » (Utopia)

Mardi 24 septembre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h32

Eat the night

Thriller français de Caroline Poggi et Jonathan Vinel, avec Théo Cholbi, Erwan Kepoa Falé, Lila Gueneau

Pablo et sa sœur Apolline s’évadent de leur quotidien en jouant à Darknoon, un jeu vidéo qui les a vus grandir. Un jour, Pablo rencontre Night, qu’il initie à ses petits trafics, et s’éloigne d’Apolline. Alors que la fin du jeu s’annonce, les deux garçons provoquent la colère d’une bande rivale…

« Eat the night est un thriller d’une maîtrise magistrale, qui saisit à la gorge et aux tripes, mais c’est aussi un grand film sur les traumatismes de notre époque : la grisaille de la classe moyenne pavillonnaire, les vertiges de la Génération Z hantée par l’effondrement de la planète, la difficulté d’être au monde et de décoller de l’affreuse pesanteur du réel en cherchant des paradis tout sauf artificiels. Encadré par cette violence, le film déshabille les structures indéboulonnables d’un capitalisme qui dévore en imposant ses règles de compétitivité pour survivre. » (L.Béot, lesinrocks.com)

Vendredi 20 septembre 2024 – 21h – La Passerelle – Durée : 1h47 – Interdit – 12 ans

L’arbre à contes

Film d’animation de Rashin Kheyrieh, Alla Vartanyan, Mohammad-Reza Abedi

Trois petites histoires, trois personnages qui ont des relations différentes avec les arbres mais chacun à sa manière va apprendre que la nature sait se montrer généreuse si on sait prendre soin d’elle.

– Le Voleur d’arbres de Rashin Kheyrieh (Iran, 10′) :
Au coeur d’un atelier de menuiserie, un petit homme rêve de construire sa maison en bois. Il part alors à l’aventure et découvre une forêt dont il décide d’abattre les arbres pour réaliser son projet. Mais cette forêt est peuplée de familles de corbeaux qui assistent, sans rien pouvoir faire, à la destruction de leurs nids et de leurs oeufs !

– Une histoire douce de Mohammad-Reza Abedi (Iran, 15′) :
Un vieux bûcheron recueille une cigogne blessée et l’entoure de ses soins. L’oiseau reconnaissant, revient plus tard lui apporter trois graines, qu’il sème. Que va‑t‑il récolter ?

– Le Génie du pommier d’Alla Vartanyan (Russie, 11′) :
Un paysan et son âne veillent, avec beaucoup de soin, sur leur seule véritable richesse : leur pommier ! Mais ils ignorent qu’au cœur de celui‑ci vit un petit être bien mystérieux !

Samedi 14 septembre 2024 – 10h30 – La Passerelle – Durée : 38 min – à partir de 5 ans – en écho à la 8e édition de la Foire Bio organisée par l’association Vent de Bio à Pélussin

Les pistolets en plastique

Comédie policière française de Jean-Christophe Meurisse, avec Laurent Stocker, Delphine Baril, Charlotte Laemmel

Léa et Christine sont obsédées par l’affaire Paul Bernardin, un homme soupçonné d’avoir tué toute sa famille et disparu mystérieusement. Alors qu’elles partent enquêter dans la maison où a eu lieu la tuerie, les médias annoncent que Paul Bernardin vient d’être arrêté dans le Nord de l’Europe…

« L’affaire Dupont de Ligonnès revue et corrigée par Jean-Christophe Meurisse, le fondateur des Chiens de Navarre. Âmes sensibles s’abstenir. Ou pas. » (Télérama)
« Franchement réjouissant, habité de comédien·ne·s fantasques – de nombreuses têtes connues font une apparition – Les pistolets en plastique est une satire féroce. Sous sa drôlerie se cache une vision corrosive de notre société et de notre attirance morbide pour le mal, ou en tous cas pour sa représentation médiatique. Humour, pertinence et cruauté : les ingrédients d’un cocktail détonnant promettant une ivresse joyeuse et agitée. » (American Cosmograph Toulouse)

Vendredi 6 septembre 2024 – 21h – La Passerelle – Durée : 1h36 – Tout public avec avertissement : une scène d’une très grande violence peut heurter un public sensible.

Vice-versa 2

Film d’animation américain de Kelsey Mann, avec les voix françaises de Charlotte Le Bon, Amy Poehler, Jaynelia Coadou

Fraichement diplômée, Riley est désormais une adolescente, ce qui n’est pas sans déclencher un chamboulement majeur au sein du quartier général qui doit faire face à quelque chose d’inattendu : l’arrivée de nouvelles émotions ! Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût – qui ont longtemps fonctionné avec succès – ne savent pas trop comment réagir lorsqu’Anxiété débarque. Et il semble qu’elle ne soit pas la seule…

« Difficile de ne pas verser une larme face à ce beau récit d’apprentissage : le studio n’a rien perdu de sa maestria pour créer des œuvres universelles. Plus lucide sur le monde qui nous entoure, cette suite évoque en filigrane l’angoisse existentielle des ados de notre époque, chamboulés lorsqu’on leur demande de laisser leur téléphone dans une boîte, ou bien lorsqu’ils décident de modifier leur physique pour s’intégrer socialement.
Le travail sur l’animation, impeccable, dépasse les frontières du style Pixar pour aller vers une esthétique plus composite, avec des incursions inattendues de personnages de jeux vidéo des années 1990, mais aussi de programmes en 2D qui rappellent Dora l’exploratrice… Ces symboles nostalgiques suggèrent aux enfants d’hier qu’ils sont désormais les modèles de leur descendance. » (Télérama)

Vendredi 6 septembre 2024 – 18h – La Passerelle – Durée : 1h36 – en VF

Un p’tit truc en plus

INFO DERNIÈRE MINUTE : DEVANT LE RISQUE DE PLUIE ET LA FRAICHEUR AMBIANTE, C’EST REPLI À LA PASSERELLE, MÊME HORAIRE !

Comédie française de Artus avec Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaidi, Marc Riso, Céline Groussard

Pour échapper à la police, un fils et son père en cavale sont contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé. Le début des emmerdes et d’une formidable expérience humaine qui va les changer à jamais…

 Pour son passage à la réalisation, le comédien et humoriste Artus s’attaque au sujet du handicap mental à travers une comédie burlesque et populaire. On aurait pu craindre le pire d’une telle entreprise, il s’avère que ce P’tit truc en plus parvient à convaincre par son atmosphère délicieusement feel-good et une distance parfaite avec le sujet qu’il traite. Avec ce premier film, Artus compose avec un sujet délicat, souvent moqué et réduit à une suite interminable de blagues insensibles, pour en faire une vraie comédie positive, dans l’air du temps. La première excellente surprise se trouve dans le ton du récit, toujours sur le fil entre le burlesque, l’absurde et les pointes d’émotions, témoignant d’une écriture de très bonne facture qui réussit surtout à mettre toute sa galerie de personnages improbables au premier plan, sans en délaisser un seul. Artus compose une petite colonie de vacances où chacun sort du lot par sa personnalité forte, entre celui qui monologue sur la gouvernance de Sarkozy, celle qui attire les balles comme un aimant ou celui qui hurle les insanités les plus cathartiques aux moments les plus sensibles…

Samedi 6 juillet 2024 – 22h en plein air place aux 6 fontaines – Repli salle La Passerelle en cas de pluie – Durée : 1h39 –  Prix libre

Love, lies, bleeding (VO)

Film britannico-américain de Rose Glass avec Kristen Stewart, Katy O’Brian, Ed Harris, Jena Malone

Elles s’appellent Lou et Jackie et se rencontrent dans une salle de sport suintante du Nouveau Mexique. L’une s’y ennuie à l’accueil, l’autre s’y entraîne. Entre elles, le coup de foudre est intense. Total. Malheureusement, tout se complique quand Jackie trouve un job dans le club de tir tenu par le père de Lou, un mafieux notoire qui tient la ville en coupe réglée. Prises malgré elles dans une spirale infernale, Jackie et Lou vont devoir se battre pour échapper aux griffes de ce père givré…

 L’Amérique profonde des années 80 réinventée par la réalisatrice britannique Rose Glass est un bijou de fantasme de cinéphile. Stylisée à l’extrême, avec sa poussière ocre, ses lumières bleues en halo qui traversent les persiennes, on y retrouve avec gourmandise tous les archétypes du thriller érotico-sanglant hollywoodien des années Reagan – mais détournés dans une veine queer joyeusement décomplexée et vengeresse. Toxicité, emprise, chantage, violence conjugales… Love lies bleeding fait un sort à l’image lissée du bonheur familial made in USA. Rose Glass pose sur les corps, le désir, les affres de la chair, les pulsions de violence un regard tantôt sérieux (dans ses échappées loufoques), tantôt narquois (pour filmer les situations les plus réalistes). Sans être outrageusement gore, le film dénote une sincère fascination pour les corps nus, caressés ou violentés, moites et sanguinolents. Cette esthétique hyper étudiée est mise au service d’un récit haletant, mené par des héroïnes qui se révèlent de plus en plus attachantes au fur et à mesure que l’intrigue les enferme dans les méandres inextricables de ses machinations. À la fois furieusement moderne et agréablement vintage, relevé d’un humour décapant, Love lies bleeding nous laisse pantelant et ravi.

Jeudi 4 juillet 2024 – 22h30 – La Passerelle – Durée : 1h45 – VOST – Interdit < 12 ans

Sans jamais nous connaitre (VO)

Film britannico-américain de Andrew Haigh avec Andrew Scott, Paul Mescal, Claire Foy, Jamie Bell

À Londres, Adam vit dans une tour où la plupart des appartements sont inoccupés. Une nuit, la monotonie de son quotidien est interrompue par sa rencontre avec un mystérieux voisin, Harry. Alors que les deux hommes se rapprochent, Adam est assailli par des souvenirs de son passé et retourne dans la ville de banlieue où il a grandi. Arrivé devant sa maison d’enfance, il découvre que ses parents occupent les lieux, et semblent avoir le même âge que le jour de leur mort, il y a plus de 30 ans.

 Sans jamais nous connaître parle de malaise et de mal-être jusqu’à être très dur, mais il le fait avec élégance : le film n’est jamais cruel envers ses personnages ou envers le public. Les sentiments débordent comme dans le choix de chansons particulièrement expressives, du mélodrame absolu de Frankie Goes to Hollywood (The Power of love) à l’explosion sentimentale des Pet Shop Boys (Always on my mind). Le choix d’artistes et de voix queer n’est pas anodin et souligne cette émotion directe procurée par une chanson pop… Les vieilles chansons queer sont elles aussi des fantômes qui enveloppent Adam. C’est une étreinte étrange, rappelant celle qui unit les personnages de Mysterious skin (Gregg Araki, 2004), autre grand film sur le trauma queer qu’Andrew Haigh cite ici le temps d’un plan marquant. Ample et ambitieux, ce film est une merveille qui, simultanément, console et brise le cœur.

Jeudi 4 juillet 2024 – 20h – La Passerelle – durée : 1h45 – VOST

Juliette au printemps

Film français de Blandine Lenoir avec Izïa Higelin, Sophie Guillemin, J-Pierre Darroussin, Noémie Lvovsky, Eric Caravaca, Liliane Rovère

Juliette est fatiguée. Marre de son train-train quotidien. Un peu marre de sa vie aussi. Juliette sort d’une dépression qui la laissée KO. Faire une visite à sa famille pour se ressourcer ? Quelle bonne idée ! Quoique… Entre un père lunaire, une mère artiste complètement folle de son nouveau mec, une grand-mère aux portes d’Alzheimer qu’il faut surveiller comme le lait sur le feu et une sœur accaparée par son taf, ses deux marmots, son mari et son amant, pas sûr que ce soit le meilleur plan pour se reposer. Mais bon, Juliette y croit. Elle en profitera pour essayer de dormir, un peu, et pour dessiner, beaucoup, son père notamment, entouré de trois enfants, à la limite de l’obsession. Parce que c’est son métier, dessinatrice de livres pour enfants. Et avec cette dépression, l’inspiration était partie voir ailleurs.

Blandine Lenoir montre dans ses films une capacité étonnante à traiter des sujets tabous ou durs avec douceur. Après la ménopause dans Aurore (2017), puis l’avortement dans Annie colère (2022), elle revient ici avec une comédie douce amère sur la dépression, autour d’une famille aussi fantasque qu’attachante. La bataille des femmes qu’elle nous a si bien narrée dans Annie colère n’est pas si loin dans Juliette au printemps, à une échelle certes plus intime, plus discrète, mais c’est bien l’indépendance et la liberté que les trois générations de femmes présentes veulent obtenir. Les hommes n’en tiennent pas moins une place importante, même s’ils sont taiseux et maladroits, à l’instar du géant Pollux que Juliette va croiser sur sa route et qui sera d’un grand réconfort. Le scénario est ciselé, l’ambiance est riche et changeante, au gré des humeurs et des sentiments, tantôt chaleureuse et émouvante, tantôt burlesque et poétique. L’interprétation est remarquable. On quitte la salle avec un sentiment de tendresse pour toutes et tous ces humains fragiles qui nous ressemblent. 

Mercredi 3 juillet 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h36

Sleep (VO)

Film d’épouvante sud-coréen de Jason Yu avec Yu-mi Jeong, Sun-kyun Lee, Kim Kum-Soon

La vie d’un jeune couple est bouleversée quand le mari devient somnambule et se transforme en quelqu’un d’autre la nuit tombée. Sa femme, submergée par la peur qu’il fasse du mal à leur nouveau-né, ne trouve alors plus le sommeil….

 “Sleep est d’une efficacité redoutable. Définitivement fantastique et pas du tout horrifique, le film distille un suspens savamment dosé qui fait passer le spectateur de l’effroi au rire en un clin d’œil. Nous sommes évidemment aux abois comme devant tout bon film de ce genre qui se respecte, et par moment le film bascule dans l’humour, relâchant la tension aussi vite qu’elle est apparue. Il faut avouer que c’est assez jubilatoire !”
Sleep a reçu le Grand Prix 2024 du Festival international du film fantastique de Gérardmer.

Mardi 2 juillet 2024 – 22h30 – La Passerelle – durée : 1h35 – VOST – Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Le Repli – Avant-Première !

Documentaire français de Joseph Paris

Yasser est militant des droits de l’homme. Joseph est cinéaste. Ils interrogent, des années 80 à aujourd’hui, le phénomène du repli identitaire en France, la montée du racisme et les restrictions des libertés. Ils délivrent la parole qu’on ne veut pas entendre, en décortiquant le discours médiatique et politique, confrontant l’actualité aux archives. Pourquoi nos libertés ne cessent-elles de reculer ?

“Un film-outil passionnant, d’une intelligence et d’une clarté rares. Ce qui semblait enchevêtré, indiscernable et insoluble, apparaît clairement, intelligible, d’une imparable logique. Ça ne donne évidemment pas clé en main de solution magique pour sortir de ce merdier, mais tout est là, sous nos yeux, proprement étalé et mis au jour. Prêt à servir.”
Le Repli sortira en octobre prochain dans les salles, l’équipe Cinémolette est bien contente de pouvoir le proposer sans plus attendre !

Mardi 2 juillet 2024 – 20h – La Passerelle – durée : 1h33 – Avant-Première !

Fainéant·es

Film français de Karim Dridi
avec Faddo Jullian, .jU., Odette Simoneau

Nina et Djoul, copines inséparables, sont expulsées de leur squat. Elles reprennent alors la route à bord de leur vieux camion avec une soif de liberté et une seule obsession : faire la fête. Rencontres impromptues, travail saisonnier, concerts, joyeuses subversions, quelques galères mais surtout beaucoup d’aventures rythment désormais la vie nomade de ces deux amies.

Dans la lignée du Sans toit ni loi d’Agnès Varda et de son inoubliable personnage de jeune fille errante incarnée par Sandrine Bonnaire, Karim Dridi dresse le portrait naturaliste de ces deux femmes sans édulcorer la dureté et la précarité de leur vie, leurs addictions, les nécessités de la survie qui les poussent parfois à voler leurs prochains qui partagent pourtant leur vie en marge. Mais il donne aussi à voir le formidable élan de liberté qui les porte vers la prochaine étape de leur voyage permanent, réservant parfois des séparations douloureuses comme dans cette très belle scène en haut des escaliers de la gare Saint-Charles à Marseille, ou ponctuant le récit de retours en arrière tel celui, magnifique, qui montre les retrouvailles entre l’irréductible Djoul et son père. On est emballé par les superbes moments de liesse collective, comme quand le groupe de punks décident d’organiser une ultime fête pour leur compagnon très malade, en dépit des risques encourus avec la police. Comme toujours chez Dridi, la vie est pleine de dangers, mais n’est-ce pas le prix de la liberté…

Vendredi 28 juin 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h43

État limite

Documentaire français de Nicolas Peduzzi

Hôpital Beaujon, Clichy. Au mépris des impératifs de rendement et du manque de moyens qui rongent l’hôpital public, Jamal Abdel Kader, seul psychiatre de l’établissement, s’efforce de rendre à ses patients l’humanité qu’on leur refuse. Mais comment bien soigner dans une institution malade ?

État limite du service psychiatrique lui-même : un seul médecin psychiatre, secondé par quelques internes et aides-soignants en nombre (très) insuffisant. État limite de l’hôpital public tout entier – pieds nus qui débordent de brancards serrés les uns contre les autres dans une salle d’attente. État limite, enfin, des soignants, et en premier lieu du docteur Abdel-Kader, 34 ans, hors norme, qu’on ne quittera jamais ou presque pendant une heure quarante.
Jamal Abdel-Kader tente de mettre de la réflexion dans un monde, l’hôpital, qui n’a plus sa raison. Il met des mots, précis et soigneux, quand un système lui jette des chiffres à la gueule. Alors qu’en France la santé mentale, en particulier des jeunes, se dégrade terriblement, ce qu’État limite donne à voir du peu de moyens donnés à la psychiatrie est une tragédie. « Ces jeunes qu’on accompagne, on doit les empêcher de se buter. Ils sont en lutte permanente contre la mort. » Lui aussi, et ne gagne pas toujours.

Mardi 18 juin 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h42

Reines (VO)

Film franco-marocain de Yasmine Benkiran
avec Nisrin Erradi, Nisrine Benchara, Rayhan Guaran

Casablanca, Maroc. Zineb s’évade de prison pour sauver sa fille de la garde de l’État. Mais les choses se compliquent rapidement lorsqu’elle prend en otage la conductrice d’un camion, Asma. La police aux trousses, les trois femmes se lancent dans une cavale dangereuse à travers l’Atlas, ses roches rouges et ses déserts brûlants…

Il y a du rythme et de l’inventivité dans les péripéties que Yasmine Benkiran a imaginées au fil du voyage rocambolesque de ses héroïnes diablement attachantes. Cette énergie associée au remarquable travail sur la lumière de Pierre Aïm (…) permet de faire entendre une voix singulière dans le cinéma marocain avec cette manière éminemment ludique d’embrasser des questions sociétales essentielles.

Vendredi 7 juin 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h23

Knit’s island, l’île sans fin (VO)

Documentaire de Ekiem Barbier, Guilhem Causse, Quentin L’helgoualc’h

Quelque part sur internet existe un espace de 250 km² dans lequel des individus se regroupent en communauté pour simuler une fiction survivaliste. Sous les traits d’avatars, une équipe de tournage pénètre ce lieu et entre en contact avec des joueurs. Qui sont ces habitants ? Sont-ils réellement en train de jouer ?

Le dispositif de Knit’s Island est hors normes. Knit’s Island a été conçu à partir de captures d’images d’un simulateur de survie, un jeu vidéo créé il y a une dizaine d’années, DayZ. Les joueuses et joueurs, de par le monde, se retrouvent en ligne et déambulent dans un univers post-apocalyptique. À travers leurs avatars, les cinéastes vont à la rencontre des participants pour les interroger.
En résulte un documentaire animé qui mêle, comme on l’a rarement vu, cinéma et jeu vidéo – et nous plonge en immersion dans un univers vertigineux. Nous sommes dans le jeu, face aux situations que rencontrent les cinéastes. Celles-ci peuvent être ubuesques, violentes ou inquiétantes, la dimension réaliste des décors tranche avec les mouvements encore un peu raides et grotesques des avatars. Tout en racontant une immersion intense (certains jouent parfois depuis une dizaine d’années), le film aborde avec intelligence la frontière entre le réel et le virtuel. Oui, c’est un lieu de fiction pour la plupart des personnes interrogées, même si certaines sont conscientes du risque de s’y perdre. Il y a un recul, une lucidité sur cet effet de VR (réalité virtuelle). Mais ce qu’on y ressent est bel et bien réel.

Mardi 28 mai 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h35

Le mal n’existe pas (VO)

Film japonais de Ryūsuke Hamaguchi,
avec Hitoshi Omika, Ryo Nishikawa, Ryûji Kosaka

Takumi et sa fille Hana vivent dans le village de Mizubiki, près de Tokyo. Comme leurs aînés avant eux, ils mènent une vie modeste en harmonie avec leur environnement. Le projet de construction d’un « camping glamour » dans le parc naturel voisin, offrant aux citadins une échappatoire tout confort vers la nature, va mettre en danger l’équilibre écologique du site et affecter profondément la vie de Takumi et des villageois…

Le film se présente comme une fable écologiste opposant les habitants d’un petit village des hauteurs de la province de Tokyo à un projet touristique juteux menaçant l’équilibre naturel des lieux. Ce point de départ est en fait vite dépassé par l’ampleur du regard d’Hamaguchi, qui parvient à en faire une réflexion globale sur nos rapports à la nature et aux autres
Au centre du récit se trouve l’inoubliable personnage de Takumi, modeste homme à tout faire de la petite communauté et fin connaisseur de la région : cet amateur taciturne de la nature va littéralement transcender les enjeux du conflit pour les amener peu à peu à un point d’orgue saisissant, sorte de fusion radicale entre humanisme et engagement environnemental. Si bien que la vision du film provoque quelque chose de très surprenant par sa façon singulière de traiter une situation somme toute prosaïque, pour l’élever à un niveau d’exigence aussi inattendue qu’essentielle.

Vendredi 24 mai 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h46

Medea (VO)

Film chinois de Su Xiaogang, Drama Studio, en partenariat avec le Studio D5 / MaiOui Danse Arts

Selon la Poétique d’Aristote, l’histoire relate le passé, alors que l’épopée nous conte ce qui aurait dû se passer.
Médée et Cui Shuqin partagent un même destin à la différence près que l’une tient du mythe et l’autre d’une aventure épique. Cui Shuqin est née à Pingliang dans la province chinoise du Gansu. Si Médée – trahie par son mari – a décidé de se venger, Cui Shuqin a fait le choix de transformer sa propre existence guidée par de véritables efforts sur elle-même, au gré d’expériences inédites et tumultueuses.

Ce film est projeté dans le cadre d’une carte blanche au Studio D5 : l’artiste chorégraphe chinois Dai Jian inaugure du 8 au 12 mai le studio de danse de l’ancienne usine de tissage Perrier, studio désormais renommé Studio D5.
À cette occasion, il souhaite partager avec le public sa danse mais aussi plus largement son univers artistique contemporain, dans lequel l’art se nourrit de la nature et de l’environnement. Il a choisi une œuvre dramatique environnementale de son pays natal, réalisée par l’artiste Su Xiaogang, qui fait écho au projet de Studio D5 dans cette inauguration : réagir à son environnement pour laisser la création émerger, s’inspirer de la nature pour exprimer la profondeur de l’humanité.

Le réalisateur, Su Xiaogang, est acteur, directeur de théâtre indépendant au Théâtre national de Chine, membre de l’Association des dramaturges chinois, président de l’Association de développement de l’espace d’art dramatique de Pékin, fondateur du programme d’invitation au 123 théâtre, fondateur et directeur artistique du théâtre Alliance.

Vendredi 10 mai 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 35 min – à partir de 16 ans – participation libre – VO chinoise sous-titrée français – La projection sera accompagnée d’une performance musicale et suivie d’un échange avec l’équipe artistique tout droit venue de Chine !

Los delincuentes (VO)

Thriller argentin de Rodrigo Moreno,
avec Daniel Elias, Esteban Bigliardi, Margarita Molfino

Román et Morán, deux modestes employés de banque de Buenos Aires, sont piégés par la routine. Morán met en oeuvre un projet fou : voler au coffre une somme équivalente à leurs vies de salaires. Désormais délinquants, leurs destins sont liés. Au gré de leur cavale et des rencontres, chacun à sa manière emprunte une voie nouvelle vers la liberté.

Vendredi 3 mai 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 3h10

La mère de tous les mensonges (VO)

Documentaire marocain qatari saoudien égyptien de Asmae El Moudir

Casablanca. La jeune cinéaste Asmae El Moudir cherche à démêler les mensonges qui se transmettent dans sa famille. Grâce à une maquette du quartier de son enfance et à des figurines de chacun de ses proches, elle rejoue sa propre histoire. C’est alors que les blessures de tout un peuple émergent et que l’Histoire oubliée du Maroc se révèle.

Mardi 23 avril 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h37

L’antilope d’or, la renarde et le lièvre

2 courts-métrages d’animation soviétiques de Lev Atamanov et Yuri Norstein, avec la voix de Damien Bonnard

Après le succès du Petit hérisson, un nouveau programme somptueux et envoûtant en papier découpé et dessin animé. De la taïga à la jungle, deux magnifiques incarnations de la force de l’amitié face à l’adversité à savourer dès 3 ans.

– La Renarde et le lièvre d’Yuri Norstein (1973, 12′)
À l’arrivée du printemps, la renarde jette le lièvre hors de chez lui et s’installe dans sa maison. Tour à tour, le loup, l’ours, le taureau et le coq vont tenter de l’aider. Mais la renarde n’est pas si facile à déloger !

– L’Antilope d’or de Lev Atamanov (1954, 31′) :
Au temps des Mille et Une Nuits, un maharaja avide poursuit une antilope dont les sabots produisent des pièces en or. Il capture son ami, un petit garçon, en espérant qu’il le mène à l’animal magique.

Samedi 20 avril 2024 – 10h30 – La Passerelle – durée : 43 min – à partir de 3 ans

The Sweet East (VO)

Film américain de Sean Price Williams,
avec Talia Ryder, Simon Rex, Earl Cave

Lillian, jeune lycéenne, fugue durant un voyage sco­laire. Au fil de ses rencontres, elle découvre un monde insoupçonné. Les fractures mentales, sociales et politiques des États-Unis, filmées comme un conte de fée ou une variation d’Alice au pays des merveilles.

Vendredi 19 avril 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h44

Scandaleusement vôtre (VO)

Comédie thriller de Thea Sharrock, avec Olivia Colman, Jessie Buckley, Anjana Vasan

Littlehampton, 1920. Lorsque Edith Swan commence à recevoir des lettres anonymes truffées d’injures, Rose Gooding, sa voisine irlandaise à l’esprit libre et au langage fleuri, est rapidement accusée des crimes. Toute la petite ville, concernée par cette affaire, s’en mêle. L’officière de police Gladys Moss, rapidement suivie par les femmes de la ville, mène alors sa propre enquête : elles soupçonnent que quelque chose cloche et que Rose pourrait ne pas être la véritable coupable, victime des mœurs abusives de son époque…

Vendredi 5 avril 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h41

Daaaaaali !

Comédie française de Quentin Dupieux, avec Anaïs Demoustier, Gilles Lellouche, Edouard Baer

Une journaliste française rencontre Salvador Dali à plusieurs reprises pour un projet de documentaire.

Vendredi 5 avril 2024 – 19h – La Passerelle – durée : 1h18

Je vous salue salope : la misogynie au temps du numérique

Documentaire canadien de Lea Clermont-Dion et Guylaine Maroist

Sur 2 continents, 4 femmes sont victimes de cyberviolences extrêmes : Marion Séclin, comédienne et youtubeuse française, Laura Boldrini, présidente du parlement italien, Kiah Morris, représentante démocrate américaine, ainsi que Laurence Gratton, jeune enseignante québécoise. Abandonnées par les forces de l’ordre, la classe politique et les géants du web qui engrangent des milliards avec la haine, elles décident de se battre et de ne plus se taire.

Mardi 26 mars 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h20 – Tarif unique 4€ – Carte blanche de cinémolette aux « soirées féministes du 26 » portées par l’association Mûe – Projection suivie d’un échange

La tête froide

Film français de Stéphane Marchetti,
avec Florence Loiret-Caille, Saabo Balde, Jonathan Couzinié

Dans les Alpes enneigées, en plein hiver. Pour boucler ses fins de mois, Marie, 45 ans, trafique des cartouches de cigarettes entre la France et l’Italie avec l’aide de son amant Alex, policier aux frontières. Lorsqu’elle rencontre Souleymane, jeune réfugié, prêt à tout pour rejoindre sa petite sœur, elle s’embarque dans un engrenage bien plus dangereux qu’elle ne l’avait imaginé.

Vendredi 22 mars 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h32 – Soirée « L’après Festival du Premier Film d’Annonay » – Offre spéciale pour les 2 films : 10€ et une grignotte offert entre les 2 films.

Si seulement je pouvais hiberner (VO)

Film mongole français suisse qatari de Zoljargal Purevdash,
avec Battsooj Uurtsaikh, Nominjiguur Tsend, Tuguldur Batsaikhan

Ulzii, un adolescent d’un quartier défavorisé d’Oulan-Bator, est déterminé à gagner un concours de sciences pour obtenir une bourse d’étude. Sa mère, illettrée, trouve un emploi à la campagne les abandonnant lui, son frère et sa sœur, en dépit de la dureté de l’hiver. Déchiré entre la nécessité de s’occuper de sa fratrie et sa volonté d’étudier pour le concours, Ulzii n’a pas le choix : il doit accepter de se mettre en danger pour subvenir aux besoins de sa famille.

Vendredi 22 mars 2024 – 18h30 – La Passerelle – durée : 1h38 – Soirée « L’après Festival du Premier Film d’Annonay » – Offre spéciale pour les 2 films : 10€ et une grignotte offert entre les 2 films.

Bye bye Tibériade

Documentaire (France, Belgique, Qatar, Palestine) de Lina Soualem, avec Hiam Abbass

Hiam Abbass a quitté son village palestinien pour réaliser son rêve de devenir actrice en Europe, laissant derrière elle sa mère, sa grand-mère et ses sept sœurs. Trente ans plus tard, sa fille Lina, réalisatrice, retourne avec elle sur les traces des lieux disparus et des mémoires dispersées de quatre générations de femmes palestiniennes. Véritable tissage d’images du présent et d’archives familiales et historiques, le film devient l’exploration de la transmission de mémoire, de lieux, de féminité, de résistance, dans la vie de femmes qui ont appris à tout quitter et à tout recommencer.

Mardi 19 mars 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h22 – Festival Palestine en vue

Les petits singuliers

4 courts métrages d’animation qui célèbrent la singularité à travers des personnages uniques et captivants, dont les récits aideront les enfants à se construire un modèle d’acceptation et d’empathie.

  • Laïka et Nemo de Jan Gadermann (Allemagne, 2022, 15′) : Nemo est différent. Il habite dans le phare d’une ville de bord de mer et est le seul à porter un scaphandre. Un jour, il rencontre Laïka, une astronaute qui lui ressemble…
  • Au bonheur de Paolo de Thorsten Droessler, Manuel Schroeder (Allemagne, République tchèque, Suisse, 2021, 14′) : Paolo est heureux – parce qu’il peut pleurer et de ses larmes naissent de magnifiques fleurs. Lorsque les habitants de la ville découvrent cet étrange pouvoir, ils veulent cueillir le bonheur de Paolo…
  • Le garçon et l’éléphant de Sonia Gerbeaud (France, 2022, 7′) : Dans une classe, l’arrivée d’un nouveau à tête d’éléphant déclenche moqueries et sarcasmes. Pourtant, un des élèves semble captivé et troublé par ce nouveau camarade.
  • À la bonne place ! de Meinardas Valkevičius (Lituanie 2021, 11′) : Patrick vit dans un foyer. Il espère qu’un jour une famille le prendra sous son aile. Un à un, les autres enfants finissent par être adoptés par des gens qui leur ressemblent, sauf lui. Alors Patrick attend et rêve de prendre son envol…

Samedi 9 mars 2024 – 10h30 – La Passerelle – durée : 47min – à partir de 6 ans

L’étoile filante

Comédie franco-belge de Dominique Abel et Fiona Gordon, avec Fiona Gordon, Dominique Abel, Kaori Ito

Bruxelles, aujourd’hui. Boris, barman, vit dans la clandestinité depuis 35 ans, à la suite de son implication dans un attentat qui a mal tourné. Son passé refait surface quand une victime le retrouve et veut se venger. L’apparition de Dom, homme dépressif qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Boris, fournit à l’ex- activiste le moyen parfait pour échapper à la vengeance. Boris et sa compagne, Kayoko, épaulés par leur portier, Tim, tissent une toile funeste autour de Dom. Ils ignorent l’existence de son ex-femme, Fiona, détective privée…

Vendredi 8 mars 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h38

Pierre, feuille, pistolet (VO)

Documentaire français ukrainien polonais de Maciek Hamela

Un van polonais sillonne les routes d’Ukraine. A son bord, Maciek Hamela évacue des habitants qui fuient leur pays depuis l’invasion russe. Le véhicule devient alors un refuge éphémère, une zone de confiance et de confidences pour des gens qui laissent tout derrière eux et n’ont plus qu’un seul objectif : retrouver une possibilité de vie pour eux et leurs enfants.

Mardi 27 février 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h24

They shot the piano player (VO)

Film d’animation musical multi-nationalités (Espagne, France, Portugal, Pérou, Pays-Bas) de Fernando Trueba et Javier Mariscal

Un journaliste de musique new-yorkais mène l’enquête sur la disparition, à la veille du coup d’État en Argentine, de Francisco Tenório Jr, pianiste brésilien virtuose. Tout en célébrant le jazz et la Bossa Nova, le film capture une période éphémère de liberté créatrice, à un tournant de l’histoire de l’Amérique Latine dans les années 60 et 70, juste avant que le continent ne tombe sous le joug des régimes totalitaires.

Dimanche 25 février 2024 – 17h – La Passerelle – durée : 1h43

Iron claw (VO)

Film américano-britannique de Sean Durkin,
avec Zac Efron, Harris Dickinson, Jeremy Allen White

Les inséparables frères Von Erich ont marqué l’histoire du catch professionnel du début des années 80. Entrainés de main de fer par un père tyrannique, ils vont devoir se battre sur le ring et dans leur vie. Entre triomphes et tragédies, cette nouvelle pépite produite par A24 est inspirée de leur propre histoire.

Vendredi 16 février 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 2h13

La rivière

Documentaire français de Dominique Marchais

Entre Pyrénées et Atlantique coulent des rivières puissantes qu’on appelle les gaves. Les champs de maïs les assoiffent, les barrages bloquent la circulation du saumon. L’activité humaine bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité de la rivière. Des hommes et des femmes tendent leur regard curieux et amoureux vers ce monde fascinant fait de beauté et de désastre.

Mardi 30 janvier 2024 – 20h – La Passerelle – durée : 1h44 – Le film sera suivi d’un échange autour de l’eau en présence d’un représentant de l’association Vayrana, association pour la défense des consommateurs d’eau et la protection des sources du Pilat Rhodanien.

Sirocco et le royaume des courants d’air

Film d’animation belge de Benoît Chieux

Juliette et Carmen, deux sœurs intrépides de 4 et 8 ans, découvrent un passage secret vers Le Royaume des Courants d’Air, leur livre favori. Transformées en chats et séparées l’une de l’autre, elles devront faire preuve de témérité et d’audace pour se retrouver. Avec l’aide de la cantatrice Selma, elles tenteront de rejoindre le monde réel en affrontant Sirocco, le maître des vents et des tempêtes…

Samedi 20 janvier 2024 – 10h30 – La Passerelle – durée : 1h20 – à partir de 5 ans

Fremont (VO)

Film américain de Babak Jalali
avec Anaita Wali Zada, Hilda Schmelling, Avis See-tho

Donya, jeune réfugiée afghane de 20 ans, travaille pour une fabrique de « fortune cookies » à San Fran­cis­co. Ancienne traductrice pour l’armée américaine en Afghanistan, elle a du mal à dormir et se sent seule. Sa routine est bouleversée lorsque son patron lui confie la rédaction des messages et prédictions. Son désir s’éveille et elle décide d’envoyer un message spécial dans un des biscuits en laissant le destin agir…

Vendredi 19 janvier 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h28 – en VOST

Perfect days (VO)

Drame comédie de Wim Wenders,
avec Koji Yakusho, Tokio Emoto, Arisa Nakano

Hirayama travaille à l’entretien des toilettes publiques de Tokyo. Il s’épanouit dans une vie simple, et un quotidien très structuré. Il entretient une passion pour la musique, les livres, et les arbres qu’il aime photographier. Son passé va ressurgir au gré de rencontres inattendues. Une réflexion émouvante et poétique sur la recherche de la beauté dans le quotidien.

Vendredi 5 janvier 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 2h05