Prochainement à Cinémolette

Cinémolette, un cinéma de village animé et proposé par des cinéphiles bénévoles de St-Julien-Molin-Molette. Les séances ont lieu dans la salle municipale La Passerelle.

  • Nos jours sauvages

    Vendredi 21 novembre 2025 – 20h30

    Film grec de Vasilis Kekatos avec Daphne Patakia, Nikolakis Zeginoglou, Stavros Tsoumanis

    Durée : 1h44 – en VO – Tout public avec avertissement

    En rupture avec sa famille, Chloé, 20 ans, est recueillie par un groupe de jeunes itinérants. « Ne pas vieillir, jamais », telle est l’ambition de cette escouade de vingtenaires, mi-fêtards, mi-militants anticapitalistes, qui sillonnent la Grèce d’après la crise à bord d’un fourgon-laverie pour s’occuper gratuitement du linge des villageois dans la mouise. La bonne action diurne en dissimule une autre, nocturne, tout aussi généreuse, mais beaucoup moins légale. À leur contact, Chloé expérimente une nouvelle vie, plus libre, plus intense, où tout peut s’arrêter demain.

    Le naufrage du capitalisme, les Grecs l’ont connu en rebond de la crise financière de 2008, entraînant une faillite et une paupérisation sans équivalent en Europe, une chute spectaculaire des revenus, un profond désenchantement et une révolte de la jeunesse. Dix-sept ans plus tard, alors que les plaies sont loin d’être refermées et que la situation peine à s’améliorer, c’est justement de cette jeunesse grecque que « Nos jours sauvages » brosse le portrait. Voilà un beau film politique, ancré dans son époque, qui saisit avec originalité et un relatif optimisme cette génération, souvent présentée en perte de repères idéologiques. La forme du road movie sied bien à ces Robins des bois qui se voient comme « des fantômes errant dans les villes désertes ». Face à une société minée par un état en faillite et par le patriarcat, des jeunes font leur part, résistent à leur manière. Tout en délicatesse impressionniste, le film réussit à décrire une jeunesse désabusée mais pas désespérée, dont la révolte, intacte, a subtilement mué, rehaussée d’amour pour son prochain (pourvu qu’il le rende bien), de collectivisation réinventée et d’entraide. « Nos jours sauvages » transpire la liberté et l’énergie de la jeunesse, et explose les cadres avec une rare et généreuse sensualité.

  • Put your soul on your hand and walk (VO)

    Dimanche 23 novembre 2025 – 15h

    Cette séance s’inscrit dans le Festival du cinéma solidaire du Pilat. Film suivi d’un échange et accompagné d’un stand de l’AFPS (Association France Palestine Solidarité), en présence aussi de membres de BDS (Boycott Désinvestissement et Sanctions) St-Etienne et de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix).

    Documentaire de Sepideh Farsi avec Fatma Hassona (France, Palestine, Iran)

    Durée : 1h50 – en VOST

    « Put your soul on your hand and walk est ma réponse en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai trouvé Fatem Hassona, présentée à moi par un ami palestinien. Depuis, elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant la guerre, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa « prison de Gaza » comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangé, sont devenu le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025 suite à une attaque israélienne sur sa maison en change à jamais le sens. »

    À l’image, sur l’écran filmé d’un téléphone, un visage. Celui de Fatem, photographe habitante de Gaza, avec qui la réalisatrice initie un dialogue puis une véritable relation d’amitié par visio interposée. La communication est fragile ; suspendus aux aléas du réseau et des bombardements israéliens, on redoute à chaque appel qu’il ne soit le dernier.  À travers le son des projectiles qui habitent le hors-champ, les ruines et les décombres qui peuplent les photographies de Fatem, l’horreur de la guerre s’impose. Ce visage, on le voit changer, se creuser sous l’inquiétude, la fatigue ou le désarroi. Pourtant, on en garde avant tout la lumière, celle que la générosité de cette femme nous donne par son sourire, laissant primer la joie momentanée du partage, de l’échange et de l’évasion qu’ils procurent, sur la destruction qui l’entoure. À Sepideh, cinéaste iranienne en tournée à travers le monde, condamnée à ne jamais revoir Téhéran, Fatem, enfermée entre quelques pans de murs, confie ses photographies, ses poèmes et ses chansons, pour témoigner des souffrances et de la force de son peuple. Car elle aussi résiste en créant et oppose à l’ordre tragique du monde l’imagination poétique. Le cinéma advient ici de la rencontre entre deux femmes, qui, surmontant les frontières qui les séparent, construisent un monde nouveau : celui d’une sororité qui se loge dans l’image pour célébrer la beauté du lien et de l’attention à l’autre. Ainsi, les mots, les images, parfois le rire de Fatem, nous parviennent, parole rare, frêle miracle étincelant d’humanité et de courage.

  • Hors service

    Mardi 25 novembre 2025 – 20h30

    Documentaire français de Jean Boiron-Lajous

    Durée : 1h26

    Six démissionnaires de la fonction publique sont réunis dans un hôpital abandonné. En investissant les lieux, les ancien·ne·s juge, policier, anesthésiste-réanimatrice, enseignante et facteur échangent sur la souffrance au travail et le conflit éthique qu’ils ont vécu suite au démantèlement du service public.

    Ce documentaire dresse l’état des lieux de la mise en concurrence des services publics. En d’autres mots, de leur casse progressive et inéluctable, le profit passant avant l’humain. On le savait déjà, mais le dispositif de mise en scène engendre une intimité rare. Hors-service n’est pas seulement un constat amer, c’est une plongée sensible dans les failles d’un système qui s’érode sous nos yeux. Dans les murs lézardés d’un hôpital déserté, ces voix autrefois dévouées à l’intérêt général font résonner une vérité universelle : derrière les réformes comptables et la logique managériale, ce sont des vies humaines, des vocations brisées, des idéaux bafoués. Le film rappelle que le service public n’est pas une machine froide mais un pacte social, fragile et vital, entre une société et celles et ceux qui la servent. En recueillant la parole de ces démissionnaires, le documentaire esquisse une utopie lucide : celle d’un avenir où l’on réapprendrait à mettre l’humain, la solidarité et la dignité au cœur de nos institutions.

  • Six jours ce printemps-là

    Vendredi 5 décembre 2025 – 20h30

    Film france-belgo-luxembourgeois de Joachim Lafosse avec Eye Haïdara, Jules Waringo, Leonis Pinero Müller

    Durée : 1h32

    Malgré les difficultés, Sana tente d’offrir à ses jumeaux des vacances de printemps. Comme son projet tombe à l’eau, elle décide avec eux de séjourner sur la côte d’Azur dans la villa luxueuse de son ex belle-famille. En cachette. Six jours de soleil qui marqueront la fin de l’insouciance.

  • Les cavaliers des terres sauvages

    Mardi 16 décembre 2025 – 20h30

    Documentaire argentin de Michael Dweck et Gregory Kershaw avec Guada Gonza, Tati Gonza, Jony Avalos

    Durée : 1h24 – en VO

    Au cœur des montagnes argentines, vit une petite communauté de gauchos, des familles de cavaliers profondément attachées à la nature et perpétuant leurs traditions. Tandis que les anciennes générations partagent leur sagesse, leurs rites et culture, leur descendance tente de préserver leur identité dans un monde en pleine mutation.