
Cinémolette, un cinéma de village animé et proposé par des cinéphiles bénévoles de St-Julien-Molin-Molette. Les séances ont lieu dans la salle municipale La Passerelle.
- Les cavaliers des terres sauvages
Mardi 16 décembre 2025 – 20h30

Documentaire argentin de Michael Dweck et Gregory Kershaw avec Guada Gonza, Tati Gonza, Jony Avalos
Durée : 1h24 – en VO
Au cœur des montagnes argentines, vit une petite communauté de gauchos, des familles de cavaliers profondément attachées à la nature et perpétuant leurs traditions. Tandis que les anciennes générations partagent leur sagesse, leurs rites et culture, leur descendance tente de préserver leur identité dans un monde en pleine mutation. Une jeunesse notamment incarnée par Guadalupe, jeune femme qui n’a cure des risques encourus à cheval, pourvu qu’elle puisse s’imposer dans le monde, très masculin, des gauchos…
Un bijou aux images magnifiques et sensibles en noir et blanc, qui nous invite à réfléchir sur la manière dont les valeurs du passé peuvent être valorisées sans pour autant refuser les apports utiles du progrès, et à nous interroger ainsi sur les enjeux sociaux et environnementaux du XXIe siècle. Paroles des réalisateurs – extraits : « L’idée de liberté est au cœur de la mythologie du gaucho, elle ressemble à celle du cow-boy nord-américain, mais l’histoire de l’Ouest américain est souvent marquée par la domination et la conquête. Ce que nous avons ressenti en côtoyant les communautés de gauchos, c’est plutôt une harmonie avec la terre et une fusion des cultures européennes et indigènes. La mythologie du gaucho est omniprésente en Amérique du Sud, notamment en Argentine. Pour beaucoup, le gaucho symbolise l’existence en dehors des limites de la société moderne, apportant avec lui liberté et pouvoir face à l’inconnu. » « Bien que nous n’ayons pas l’intention de faire des films sur le changement climatique, notre intérêt pour les communautés qui évoluent dans un milieu naturel fait que la question s’invite souvent dans l’histoire. Il y a très peu d’eau dans certaines parties de cette région, il pleut rarement, et la situation ne fait qu’empirer avec le changement climatique. » « Malgré les défis auxquels ces communautés sont confrontées, nous avons découvert une immense joie ici. Des vies d’une richesse et d’une plénitude rares dans le monde d’aujourd’hui. » NB : Les réalisateurs se sont engagés à verser une partie des bénéfices du film à la communauté des gauchos.
- Dossier 137
Vendredi 19 décembre 2025 – 20h30

Film policier français de Dominik Moll avec Léa Drucker, Guslagie Malanda, Mathilde Roehrich, Jonathan Turnbull, Mathilde Riu
Durée : 1h55
Venu manifester en famille le 8 décembre 2018 à Paris comme de nombreux Gilets Jaunes – et découvrir pour la première fois la capitale – Guillaume Girard est grièvement blessé par un tir de LBD reçu à la tête. Les forces de l’ordre ont pourtant l’interdiction de viser cette partie du corps. Stéphanie, rigoureuse et impartiale, mène l’enquête avec son équipe de l’IGPN, la police des polices : convocation des témoins et confrontation de leurs versions afin de reconstituer l’enchaînement des faits. Au cours de ses investigations, un élément inattendu la trouble : ce dossier 137 devient alors pour Stéphanie une affaire différente des autres.
Après le succès amplement mérité de La Nuit du 12, Dominik Moll reste dans le domaine policier avec ce Dossier 137, tout aussi impressionnant de maîtrise, qu’il oriente davantage vers l’exploration des dérives institutionnelles et de leurs conséquences tragiques sur des vies ordinaires qui s’en trouvent brisées. Son tour de force est de ne jamais tomber dans le manichéisme et de parvenir à nous exposer les enjeux de manière limpide et fluide. Le film est de bout en bout passionnant, grâce entre autres à l’interprétation remarquable de Léa Drucker, d’une justesse incroyable, qui nous embarque dans les questionnements et les doutes de Stéphanie, enquêtrice intègre.
- Le secret des mésanges
Dimanche 21 décembre 2025 – 11h

Film d’animation français d’Antoine Lanciaux
Durée : 1h17 – à partir de 5 ans
Lorsque Lucie, 9 ans, arrive à Bectoile pour les vacances, elle n’a aucune idée des aventures qui l’attendent ! Sa mère, Caro, mène des fouilles archéologiques dans la région avec son collègue Pierrot. La campagne de Bectoile, c’est aussi là où a grandi Caro, et le théâtre d’un secret de famille… que Lucie s’apprête à dévoiler ! Avec l’aide d’un couple de mésanges très spécial et de son nouvel ami Yann, Lucie est bien décidée à se plonger dans son histoire familiale. Des sous-sols d’un château en ruine à une vieille caravane oubliée à l’orée des bois, cette aventure les mènera de surprises insolites en fabuleuses découvertes !
« Un effet de sidération nous saisit devant Le Secret des mésanges : la prouesse, la technique, les détails, le travail d’orfèvre nous impressionnent ! (…) Le film d’Antoine Lanciaux fera date (…) Il fait partie de ces films attendus et rares, impressionnants par leur technique, et qui évoquent la malice de l’enfance avec toujours douceur et tendresse. » Un conte dense de mystères, qui ravira les tout-petits tout en touchant, par réminiscence, les plus grands.
- L’incroyable femme des neiges
Dimanche 21 décembre 2025 – 15h

Comédie dramatique française de Sébastien Betbeder avec Blanche Gardin, Philippe Katerine, Bastien Bouillon
Durée : 1h42
Après avoir passé des années à explorer les étendues glacées du Pôle Nord, Coline Morel débarque chez son frère qui vit dans la maison familiale de leur village natal du Jura. Ils ne se sont pas vus depuis des années car, en tant qu’exploratrice polaire renommée, elle a toujours voyagé au-delà de la civilisation et a perdu le contact avec sa famille. Elle lui dit qu’elle veut rester un certain temps pour écrire un livre…
Blanche Gardin, Philippe Katerine et Bastien Bouillon, tous trois formidables, font assaut d’ironie vacharde avec un plaisir communicatif, ce qui rend la plupart de leurs échanges hilarants. Une façon bien sûr de canaliser les sentiments à fleur de peau qui menacent à tout instant de les submerger – notamment Coline, qui cache un lourd secret à ses deux frères. Le cinéma si caractéristique de Sébastien Betbeder, qui marie à la perfection légèreté et gravité, humour et émotion, n’a jamais semblé aussi sincère, aussi évident. Des montagnes du Jura jusqu’à l’immensité des terres immuables du Groenland (familières au réalisateur qui y a déjà tourné Inupiluk et Voyage au Groenland), L’Incroyable femme des neiges nous entraine sur les pas de la fantastique autant que fantasque exploratrice, embarquée pour une nouvelle, peut-être ultime aventure. Une de celles qui donnent un sens à toute une vie.
- Animal Totem
Vendredi 9 janvier 2026 – 20h30

Comédie française de Benoît Delépine avec Samir Guesmi, Olivier Rabourdin, Solène Rigot, Pierre Lottin, Patrick Bouchitey
Durée : 1h29
Darius. Costume impeccable et (donc) valisette de représentant de commerce fixée au poignet, il débarque à l’aéroport de Beauvais (construit en pleine cambrousse à soixante kilomètres de la capitale) pour se rendre jusqu’au quartier affairiste et affairé de la Défense. Il est en mission mais atterrit sans avoir rien à déclarer, même pas carte bleue ni argent liquide… Qu’à cela ne tienne : il ira à pied à travers champs, zones commerciales, forêts et lotissements pavillonnaires. Son chemin est évidemment parsemé de rencontres improbables : une hackeuse anarcho-écologiste, un policier municipal surinvesti dans sa mission qui a vu trop de shérifs de cinéma… Mais surtout, Darius semble savoir parler non pas aux animaux, mais avec eux. Un peu comme Saint-François d’Assise, leur protecteur si l’on en croit les légendes médiévales. Ainsi notre porteur de valise s’entretient-il au fil de son périple avec un cerf, un renard, une chouette, une chenille, une mouche…
« Entre James Bond et Jacques Tati », est-il écrit en exergue sur l’affiche. Le compliment – bien trouvé par un journaliste de La Charente libre – n’est pas usurpé. Mais entre film de genre épuré et burlesque stylisé, Animal totem est probablement aussi, depuis Louise-Michel, le film le plus frontalement radical de son auteur.